Faut se dire que, très grossièrement, la fusée lutte contre deux choses : la gravité qui la retient et les frottements de l'air qui gênent son ascension.
Il faut à la fois s'extraire au plus vite des couches gravitationnelles importantes, mais également ne pas aller trop vite pour ne pas lutter inutilement contre l'air, au point de dépenser de l'énergie dans le vide.
L'expérience est assez simple à faire : prenez une fusée classique, trop souvent surdimensionnée en puissance, décollez à 100%. La jauge d'accélération s'affole et grimpe vite, c'est parfait, on monte et on monte bien. Oui mais quelques secondes plus tard, on est déjà à quelques 120 m/s à même pas 2km d'altitude, et ... Oh ! La jauge d'accélération se casse carrément la gueule elle est redescendue et pas qu'un peu !
Pourtant, pendant l'ascension on perd en masse et de manière très significative pendant les premières secondes, vraiment. On développe donc un TWR de plus en plus important, qui devrait nous permettre d'accélérer toujours plus, et jamais moins. Et en s'élevant, la gravité s'amenuise, même si pour les 8000 premiers mètres ce n'est pas là très prépondérant. Pour en venir à perdre en accélération, c'est vraiment qu'on bute contre quelque chose de non négligeable, on brûle du carburant "pour rien" !
Et en comparant l'amenuisement de la gravité face à celle de l'atmosphère, on peut se rendre compte qu'une frontière floue existe vers 8000-12000m... Une frontière essentiellement pour l'atmo et non pour la gravité, bien plus progressive. Autant prendre son temps sur ces 10km donc
Autre point, la raréfaction de l'atmo coincide naturellement avec l'augmentation de l'ISP, laquelle tend à être déjà presque maximale à partir de 10km... C'est parfait, à partir de ce point on peut vraiment y aller à fond, exploiter pleinement les propulseurs ^^
Cela ne signifie surtout pas qu'il faille réduire manuellement la puissance au décollage puis l'augmenter, ou si peu. S'il est nécessaire de décoller à 70%, c'est que la puissance est trop importante, ce qui implique généralement l'usage de gros propulseurs peu efficaces et très lourd. Il convient dans ce genre de cas de revenir vers des propulseurs plus modestes, à l'efficacité généralement supérieure, et pour une masse moindre : vous utiliserez le plein potentiel de votre configuration.
Aucune "vérité" quantitative dans ce pavé, je n'ai pas fait le moindre calcul, mais c'est ce qui me semble être juste intuitivement et par l'expérience, je reste bien entendu ouvert à d'autres analyses
