Je voulais attendre pour commencer cette épopée car la Kerbalator Agency a une mission similaire.
En y réfléchissant, est-ce si grave ? On n'est pas là pour se faire concurrence
Sans parler des approches différentes que l'on peut avoir pour un même projet.
Je vais tout de même mettre en "spoiler" quelques éléments précis au cas où Kerbalator ne voudrait être influencé.
Donc, c'est parti !
Prologue
*Lundi matin, bureau R&D du programme Space Sapins*
- Bonjour les gars, vous êtes sur quoi là ?
- un énième base au sol pour la Mün.
- Pardon ? je n'ai pas compris.
- un énième base au sol pour la Mün.
- Ah oui, ok, ça ne vous passionne pas plus que ça ?
- pfffff, la technique est maitrisée, et c'est la 13ème mission du genre cette année.
J'ai beau aimer les fraises mais si j'en mange une bassine entière, j'ai mal au bide !
(10 points Kerpantard pour qui connait la référence)
- J'ai peut être quelque chose pour vous motiver !
- Mouais...
- Eve : histoire d'un aller et d'un retour !
- Ahhhhh !
- OOOOOOOOOh !
- HiHoHu !!!!!
- Pas une mission de nains ça !
- Vaincre le smog d'Eve, wahouuuuu !
- Je savais que ça vous plairez, au travail maintenant.
Eve, la belle vénéneuse, ne laisse pas facilement partir ses prétendants.
Sur ces plages de sable pourpre, la pression atmosphérique est de 5 atm !
Son atmosphère est tellement dense que sans relai, les communications ne passent pas !
Bref, un gros défi pour l'équipe qui doit plancher sur le sujet.
Il y a tellement de paramètres à prendre en compte et à ne pas oublier.
Le plus complexe reste la mise au point d'un lander qui
1- peut emporter un Kerbonaute et se poser sur la surface d'Eve ;
2- peut repartir et positionner une capsule en orbite qui pourra être récupérée.
Ce qui entraine les point suivants
2-1) avoir un deltaV suffisant pour atteindre une orbite basse ;
2-2) avoir un TWR suffisant par étage pour pouvoir s'élever.
De plus
2-1)-a. choisir un lieu d'atterrissage convenable et moduler le deltaV nécessaire ;
2-1)-b. pouvoir faire atterrir la masse du lander sous forte gravité sans dommage.
Sans oublier
3-1)-a. bis - ajuster ....
- STOP !
Oups je m'emporte, mais Jebediah ne s'arrête plus.
...
15-2)-d. ter - Avoir une réserves de snickers suff....
- STOPEUH !
Reprenons.
Les précédentes missions d'observations dans le système d'Eve, ont permis de détecter deux chaines montagneuses principales non éloignées de l'équateur.
Bien que, les larges plaines sablonneuses bordant les mers intérieures semblent être des lieux propices aux atterrissages, le fait de gagner en altitude permettrait un gain considérable dans la puissance nécessaire au lander.
D'après les calculs de Bob, au niveau de la mer, il faudrait entre 11K et 12K delta-V pour espérer atteindre l'orbite tandis qu'à une altitude de 3-4 kilomètres, il ne faudrait "plus" que 9K delta-V.
Sans compter, que le plus dur est de s'arracher au 7 premiers kilomètres de la lourde atmosphère et une fois passer les 12km d'altitude les contraintes s'amoindrissent fortement.

hum...
Donc, il a été décidé que le vaisseau, baptisé "Purple Rain", emporterait 2 sondes de reconnaissances pour trouver un terrain a la planéité satisfaisante.
Conception du lander :
Comme dit précédemment, le lander atterrira en terrain montagneux et devra développer une puissance brute de plusieurs milliers de delta-V.
Il faut maintenant faire des choix de conception.
Ce qu'il faut garder à l'esprit et le facteur poids : c'est le plus contraignant sur cette mission.
Le choix du pod de commande est donc très simple : le lander can, 1 place avec ses 0.6 tonne est toute indiquée pour remplir cet office.
Ensuite vient le mode de propulsion : les études démontrent toujours qu'un montage "en asperge" reste le plus efficace.
Les poids morts sont largués au fur et à mesure et donc il y a très peu de pertes dans le ratio poids/puissance.

hum...
Parlons-en d'ailleurs du TWR : rien de plus décevant que d'avoir un superbe lander avec X milliers de delta-V qui refuse obstinément de s'élever !
Il faut donc porter une attention particulière au TWR de chaque étage. Il faut donc essayer de prévoir a quelle altitude ils seront enclenchés pour savoir si le TWR est correct.
(Bob y travaille sur son boulier)
Le choix des propulseurs est aussi primordial et il apparait que les aérospikes ont un excellent rendement constant que ce soit en atmosphère ou dans le vide.
Ils seront donc de la partie !

hum hum...
Avant que vous posiez les questions, voici quelques autres détails spécifiques :
Les pieds du lander devront être renforcés grâce à des poutrelles et connecteurs et éloignés de la structure principale.
Pourquoi ? Ils devront supporter un poids conséquent à l'atterrissage (un lander à XK Dv !) sous une forte gravité.
Ils seront aussi déportés car le sol d'Eve est majoritairement recouvert d'une couche sableuse dans laquelle les pieds risquent de s'enfoncer.
Si les propulseurs sont trop bas, ils peuvent alors heurter le sol et s'abimer mettant à l'eau la mission.
hum hum...
Voici donc le premier prototype issu de nos ateliers :
Focus sur certains éléments de l'appareil :
Ce qui me conduit à 2 autres éléments qui suscitent, j'en suis certain, des interrogations sur le modèle présenté : la présence des boosters solides ainsi que des pylônes éjectables qui maintiennent les pieds
L'explication est simple : efficacité !
Si le vaisseau est enfoncé dans le sable, il y a de fortes chances que le décollage ne se passe pas sans accrocs dont le principal est la déstabilisation de l'appareil.
Or, il s'agit d'un des moments clés de la mission à ne pas rater.
Lorsque le lander décollera d'Eve, il enclenchera en plus de ses propulseurs les boosters solides qui lui donneront l'impulsion nécessaire et, dans le même temps, il éjectera ses pieds dont il n'a plus l'usage.
Il gagnera ainsi sur deux plans : en masse et en stabilité.
HUM HUM !
- Oui Jebediah ? quelque chose à ajouter ?
- Le point 11-5)-b. chef !
- Qui est ?
- "11-5)-b. - Tenir compte de l'altitude du point d'atterrissage pour définir l'efficacité de freinage des parachutes."
- ....BERDOL ! Bob ! calcules la capacité de freinage des parachutes dans l'atmosphère d'Eve à haute altitude ainsi que le nombre nécessaire pour un atterrissage en douceur.
- C'est parti, chef !
A suivre :
Moyen d'acheminement du lander : tirer ou pousser, telle est la question.