PRIME_BBCODE_SPOILER_SHOW PRIME_BBCODE_SPOILER:
Comme promis, je lance une petite série Kerbalo historique ! Et le mieux pour commencer, et surtout le plus logique, parlons de Spoutnik I.
Le lancement de ce satellite est considéré comme l'élément fondateur de la conquête spatiale. A l'origine l'URSS, le pays ayant réalisé cet exploit technique, ne pensait que par « missiles intercontinentaux ». Un projet de satellite scientifique était prévu, mais uniquement pour l'année 1958.
Mais dans le cadre de la guerre froide, il ne fallait pas prendre de retard face aux Etats-Unis, car les informations étaient sure : l'ennemi américain prépare le lancement d'un satellite eux aussi, et se faire coiffer au poteau était impensable !
Décision est prise de lancer un autre satellite moins complexe, et moins lourd, durant l'année 1957. Le satellite sera une simple sphère de 58 centimètres de diamètre et de 83 kg. Le tout équipé de deux émetteurs radio, mais nous y reviendrons plus tard.
Pour balancer tout ça en orbite, il faut bien entendu un lanceur. Et dans ce domaine, les soviétiques possédaient un avantage : Si les américains sont parvenus à concevoir des bombes atomiques, pour leur missiles, assez légère, les soviétiques doivent balancer un engin de 5 tonnes ! Du coup obligé de concevoir un lanceur très puissant, le R-7 Semiorka. Cet engin, très puissant et capable de voler jusque dans l'espace, est modifié pour recueillir une coiffe contenant le satellite.
Le lancement est tout d'abord prévu le 6 Octobre, puis est avancé au 4.Et c'est à 22h58, en heure locale, que le lanceur R-7 décolle en plein milieu du désert kazakh, depuis la base qui sera plus tard connu sous le nom de Baïkonour.
92 minutes plus tard, les soviétiques perçoivent le signal émis par le satellite ! Ce signal provient de deux émetteurs, de fréquence 20 et 40 MHz, contenus dans la sphère. Preuve est faite que le satellite est en orbite, et le moindre radio amateur dans le monde peut le constater en écoutant le «Bipbip strident ». Les autorités soviétiques vont pouvoir faire marcher la machine à propagande !
Le satellite dans toute sa splendeur
Et son orbite exact : 215 km de périgée et 947 km d'apogée
Mais la presse occidentale fera très bien le travail à leur place. Cet exploit est considéré comme la preuve que les soviétiques sont largement en avance technologiquement par rapport aux Etats-Unis.
Mais indirectement, la grande réussite de Spoutnik I provoque la future fin de l'avance de l'URSS dans l'astronautique : la création de la NASA va unir toutes les ressources américaine, et plus tard largement devancé des soviétiques qui eux ne parviendront pas à unir leurs forces. Mais cela est une autre histoire.....
Anecdote : dans le Manga Gunnm, de Yokito Kishiro, le monde futuriste décrit, qui à colonisé le système solaire, et utilise un calendrier dont la première année est celle … du lancement de Spoutnik I .
Le lancement de ce satellite est considéré comme l'élément fondateur de la conquête spatiale. A l'origine l'URSS, le pays ayant réalisé cet exploit technique, ne pensait que par « missiles intercontinentaux ». Un projet de satellite scientifique était prévu, mais uniquement pour l'année 1958.
Mais dans le cadre de la guerre froide, il ne fallait pas prendre de retard face aux Etats-Unis, car les informations étaient sure : l'ennemi américain prépare le lancement d'un satellite eux aussi, et se faire coiffer au poteau était impensable !
Décision est prise de lancer un autre satellite moins complexe, et moins lourd, durant l'année 1957. Le satellite sera une simple sphère de 58 centimètres de diamètre et de 83 kg. Le tout équipé de deux émetteurs radio, mais nous y reviendrons plus tard.
Pour balancer tout ça en orbite, il faut bien entendu un lanceur. Et dans ce domaine, les soviétiques possédaient un avantage : Si les américains sont parvenus à concevoir des bombes atomiques, pour leur missiles, assez légère, les soviétiques doivent balancer un engin de 5 tonnes ! Du coup obligé de concevoir un lanceur très puissant, le R-7 Semiorka. Cet engin, très puissant et capable de voler jusque dans l'espace, est modifié pour recueillir une coiffe contenant le satellite.
Le lancement est tout d'abord prévu le 6 Octobre, puis est avancé au 4.Et c'est à 22h58, en heure locale, que le lanceur R-7 décolle en plein milieu du désert kazakh, depuis la base qui sera plus tard connu sous le nom de Baïkonour.
92 minutes plus tard, les soviétiques perçoivent le signal émis par le satellite ! Ce signal provient de deux émetteurs, de fréquence 20 et 40 MHz, contenus dans la sphère. Preuve est faite que le satellite est en orbite, et le moindre radio amateur dans le monde peut le constater en écoutant le «Bipbip strident ». Les autorités soviétiques vont pouvoir faire marcher la machine à propagande !
Le satellite dans toute sa splendeur
Et son orbite exact : 215 km de périgée et 947 km d'apogée
Mais la presse occidentale fera très bien le travail à leur place. Cet exploit est considéré comme la preuve que les soviétiques sont largement en avance technologiquement par rapport aux Etats-Unis.
Mais indirectement, la grande réussite de Spoutnik I provoque la future fin de l'avance de l'URSS dans l'astronautique : la création de la NASA va unir toutes les ressources américaine, et plus tard largement devancé des soviétiques qui eux ne parviendront pas à unir leurs forces. Mais cela est une autre histoire.....
Anecdote : dans le Manga Gunnm, de Yokito Kishiro, le monde futuriste décrit, qui à colonisé le système solaire, et utilise un calendrier dont la première année est celle … du lancement de Spoutnik I .
Spoutnik II - 3 Novembre 1957
PRIME_BBCODE_SPOILER_SHOW PRIME_BBCODE_SPOILER:
En ce mois d'Octobre 1957, une petite sphère de métal tourne autour de la terre, et provoque la joie et l'optimisme du PCUS (Parti Communiste d'Union Soviétique). Le joujou de Korolev (du nom de l'ingénieur, père et ardent défenseur de Spoutnik) devient un monument à la gloire de la cause prolétarienne !
Nikita Kroutchev, premier secrétaire du PCUS, et de facto dirigeant du pays, demande l'envoi d'un autre satellite pour l'anniversaire de la révolution Bolchevique ….. qui a lieu un mois plus tard !!
L'équipe de Korolev, partie en congé, est rappelée au plus vite, et se met au travail immédiatement. Un satellite de 508 kg est conçu, et embarque un équipement radio similaire à Spoutnik I, ainsi que des instruments de mesure de radiations. La caractéristique principale, et la plus notoire, est le caisson étanche prévu pour transporter un chien, futur premier être vivant terrestre à aller dans l'espace.
[youtube]HiIPgdk8XK8[/youtube]
Spoutnik II, expliqué par les soviétiques
Plusieurs chiens sont entraînés. Ils doivent supporter l'enfermement dans un endroit exigus, avoir des besoin naturels (urine, excréments) limités, et survivre à toute forme de stress. Une chienne de trois ans est sélectionnée, et celle qu'on l'on nommera par la suite Laïka, ne sait pas qu'elle va partir pour un voyage sans retour...
Mise en place dans la cabine 3 jours avant le lancement, Laïka attendait patiemment le décollage. Et c'est en exclusivité mondiale, que nous annonçons avoir réalisé une interview à travers le temps de la chienne, avec traduction instantanée :
« Ouaf : Ouaf ! Grrrrrr ! » (« Dites donc, c'est toujours aussi crado votre bouffe ! »)
Durant son entraînement, la chienne avait été aussi habituée à manger les gels nutritifs, servant de nourriture dans l'espace. Elle ignorait également qu'une des ces portions de nourriture était empoisonnée, afin de l'euthanasier après 4 jours de voyage stellaire...
Le 3 novembre 1957, c'est le lancement :
« Kaaaaaaaaaaaïïïïïï !!!! » (« Au secouuuuuuuuuuuuuuurs!!!!)
Au cours du lancement, le rythme cardiaque de la chienne est quatre fois supérieur à la normale, et il lui faudra bien plus de temps que lors des tests au sol pour retrouver un rythme normal. Imaginons tout de même, ce qu'a pu voir et ressentir, ce premier Cosmonaute poilu.
Mais quelques heures après le lancement, alors que tout semblait parfaitement aller :
« Waaaaf ! Kaï !! » (« Hey, fait chaud ici! ») Tu m'étonnes ! Lors de la séparation du dernier étage, un incident endommage le système de régulation thermique. Et au bout de sept heures, notre cosmonaute ne donne plus signe de vie, sans doute morte de la chaleur, cumulé au stress.
Mais, dans son habituel dénis de la vérité et culte du mensonge, l'URSS cachera la vérité , et pendant plusieurs décennies, car officiellement, la chienne est décédée après quatre jours dans l'espace, euthanasié par ses rations alimentaire.
Outre la nouvelle performance technique de l'Union Soviétique, face à des Etats-Unis à la traîne, l'aller sans retour d'une chienne dans l'espace, provoque la colère des associations protectrice des animaux dans l'occident !
[youtube]N3x_TSq0cVo[/youtube]
Spoutnik II vu par les occidentaux - notez la joie du commentateur de la NBC....
Maintenant, et loin de moi l'idée de lancer un débat, je voudrais donner mon avis sur le sort de cet animal condamné à une mort interstellaire.
Je ne suis pas du genre Bisounours, et ne copierait pas les multiples vidéos trouvées sur Youtube, empruntant des chemins mi larmoyant, mi écoeurant de mièvrerie, mais je ne ferais pas l'apologie de ce sacrifice.
Remettons les événements dans leur contexte : Nous sommes en 1957, et la déstalinisation amorcé par Nikita Kroutchev vient à peine de commencer. Les vieilles peurs existent toujours, et quand le PCUS demande un nouveau satellite dans un mois, deux choix s'imposent dans les esprits : réussir, ou terminer dans un goulag sibérien. Korolev s'y connaît d'ailleurs, lui qui a passé plusieurs années dans ces camps tristement célèbre.
Mais effectivement, les lancements suivant le prouveront, la récupération aurait pu être possible. Et surtout, était il nécessaire d'envoyer un être vivant là haut, dans ce vol préparé à la va vite ? Spoutnik II n'aura été conçu qu'en quelques semaines, ce qui explique sans doute le dysfonctionnement du système de refroidissement.
Sans doute une trop grande précipitation liée aux vielles peurs de l'état opresseur, sont la cause de ce sacrifice. D'autant plus que ce vol n'apportera que peu d'information comparés aux missions canines suivante (où les occupants reviendront sain et sauf). Citons Oleg Gazenko, qui en 1998 dira : « Plus le temps passe, plus je suis désolé à son sujet. Nous n'aurions pas dû le faire… Nous n'avons pas appris suffisamment de cette mission pour justifier la mort de la chienne »
En conclusion, la chienne était à l'origine un animal anonyme errant dans les poubelles des rues moscovites ; elle deviendra pour la postérité « Laïka », premier terrien en orbite autour de sa planète, et mort autour de celle-ci. Laquelle des situations est la plus enviable ? Quoi qu'il en soit, Son vol se terminera le 14 Avril 1958, lorsque Spoutnik II brûlera dans l'atmosphère, avec la dépouille de son désormais célèbre passager.
Notons tout de même que les soviétiques (puis russes), n'oublierons pas Laïka, celle ci étant représentée au milieu des anonymes ayant oeuvrés pour l'astronautique soviétiques sur le monument des conquérants de l'espace, et en 2008, une statue plus modeste fut érigé en sa mémoire au complexe de recherche militaire de Moscou, où la chienne réalisera son entraînement.
Anecdote : « Laïka » ne fut donné comme nom à la chienne que plus tard. Il s'agit d'un mot russe générique désignant les bâtards de chiens nordiques.
Anecdote 2 : Les instruments de mesure embarqués dans Spoutnik II devaient détecter l'éventuelle présence de radiation autour de la terre. Mais la trajectoire du satellite avait une périgée au dessus de l'URSS, et donc ne détectait pas grand chose lorsque que ses concepteurs l'auraient voulu. Ainsi, la ceinture de Van Allen ne sera découverte que plus tard, et pas par une sonde soviétique....
Nikita Kroutchev, premier secrétaire du PCUS, et de facto dirigeant du pays, demande l'envoi d'un autre satellite pour l'anniversaire de la révolution Bolchevique ….. qui a lieu un mois plus tard !!
L'équipe de Korolev, partie en congé, est rappelée au plus vite, et se met au travail immédiatement. Un satellite de 508 kg est conçu, et embarque un équipement radio similaire à Spoutnik I, ainsi que des instruments de mesure de radiations. La caractéristique principale, et la plus notoire, est le caisson étanche prévu pour transporter un chien, futur premier être vivant terrestre à aller dans l'espace.
[youtube]HiIPgdk8XK8[/youtube]
Spoutnik II, expliqué par les soviétiques
Plusieurs chiens sont entraînés. Ils doivent supporter l'enfermement dans un endroit exigus, avoir des besoin naturels (urine, excréments) limités, et survivre à toute forme de stress. Une chienne de trois ans est sélectionnée, et celle qu'on l'on nommera par la suite Laïka, ne sait pas qu'elle va partir pour un voyage sans retour...
Mise en place dans la cabine 3 jours avant le lancement, Laïka attendait patiemment le décollage. Et c'est en exclusivité mondiale, que nous annonçons avoir réalisé une interview à travers le temps de la chienne, avec traduction instantanée :
« Ouaf : Ouaf ! Grrrrrr ! » (« Dites donc, c'est toujours aussi crado votre bouffe ! »)
Durant son entraînement, la chienne avait été aussi habituée à manger les gels nutritifs, servant de nourriture dans l'espace. Elle ignorait également qu'une des ces portions de nourriture était empoisonnée, afin de l'euthanasier après 4 jours de voyage stellaire...
Le 3 novembre 1957, c'est le lancement :
« Kaaaaaaaaaaaïïïïïï !!!! » (« Au secouuuuuuuuuuuuuuurs!!!!)
Au cours du lancement, le rythme cardiaque de la chienne est quatre fois supérieur à la normale, et il lui faudra bien plus de temps que lors des tests au sol pour retrouver un rythme normal. Imaginons tout de même, ce qu'a pu voir et ressentir, ce premier Cosmonaute poilu.
Mais quelques heures après le lancement, alors que tout semblait parfaitement aller :
« Waaaaf ! Kaï !! » (« Hey, fait chaud ici! ») Tu m'étonnes ! Lors de la séparation du dernier étage, un incident endommage le système de régulation thermique. Et au bout de sept heures, notre cosmonaute ne donne plus signe de vie, sans doute morte de la chaleur, cumulé au stress.
Mais, dans son habituel dénis de la vérité et culte du mensonge, l'URSS cachera la vérité , et pendant plusieurs décennies, car officiellement, la chienne est décédée après quatre jours dans l'espace, euthanasié par ses rations alimentaire.
Outre la nouvelle performance technique de l'Union Soviétique, face à des Etats-Unis à la traîne, l'aller sans retour d'une chienne dans l'espace, provoque la colère des associations protectrice des animaux dans l'occident !
[youtube]N3x_TSq0cVo[/youtube]
Spoutnik II vu par les occidentaux - notez la joie du commentateur de la NBC....
Maintenant, et loin de moi l'idée de lancer un débat, je voudrais donner mon avis sur le sort de cet animal condamné à une mort interstellaire.
Je ne suis pas du genre Bisounours, et ne copierait pas les multiples vidéos trouvées sur Youtube, empruntant des chemins mi larmoyant, mi écoeurant de mièvrerie, mais je ne ferais pas l'apologie de ce sacrifice.
Remettons les événements dans leur contexte : Nous sommes en 1957, et la déstalinisation amorcé par Nikita Kroutchev vient à peine de commencer. Les vieilles peurs existent toujours, et quand le PCUS demande un nouveau satellite dans un mois, deux choix s'imposent dans les esprits : réussir, ou terminer dans un goulag sibérien. Korolev s'y connaît d'ailleurs, lui qui a passé plusieurs années dans ces camps tristement célèbre.
Mais effectivement, les lancements suivant le prouveront, la récupération aurait pu être possible. Et surtout, était il nécessaire d'envoyer un être vivant là haut, dans ce vol préparé à la va vite ? Spoutnik II n'aura été conçu qu'en quelques semaines, ce qui explique sans doute le dysfonctionnement du système de refroidissement.
Sans doute une trop grande précipitation liée aux vielles peurs de l'état opresseur, sont la cause de ce sacrifice. D'autant plus que ce vol n'apportera que peu d'information comparés aux missions canines suivante (où les occupants reviendront sain et sauf). Citons Oleg Gazenko, qui en 1998 dira : « Plus le temps passe, plus je suis désolé à son sujet. Nous n'aurions pas dû le faire… Nous n'avons pas appris suffisamment de cette mission pour justifier la mort de la chienne »
En conclusion, la chienne était à l'origine un animal anonyme errant dans les poubelles des rues moscovites ; elle deviendra pour la postérité « Laïka », premier terrien en orbite autour de sa planète, et mort autour de celle-ci. Laquelle des situations est la plus enviable ? Quoi qu'il en soit, Son vol se terminera le 14 Avril 1958, lorsque Spoutnik II brûlera dans l'atmosphère, avec la dépouille de son désormais célèbre passager.
Notons tout de même que les soviétiques (puis russes), n'oublierons pas Laïka, celle ci étant représentée au milieu des anonymes ayant oeuvrés pour l'astronautique soviétiques sur le monument des conquérants de l'espace, et en 2008, une statue plus modeste fut érigé en sa mémoire au complexe de recherche militaire de Moscou, où la chienne réalisera son entraînement.
Anecdote : « Laïka » ne fut donné comme nom à la chienne que plus tard. Il s'agit d'un mot russe générique désignant les bâtards de chiens nordiques.
Anecdote 2 : Les instruments de mesure embarqués dans Spoutnik II devaient détecter l'éventuelle présence de radiation autour de la terre. Mais la trajectoire du satellite avait une périgée au dessus de l'URSS, et donc ne détectait pas grand chose lorsque que ses concepteurs l'auraient voulu. Ainsi, la ceinture de Van Allen ne sera découverte que plus tard, et pas par une sonde soviétique....
Les premiers satellites américains - Décembre 1957 - Février 1958
Après les succès des très soviétiques Spoutnik, il est venu le temps de parler des premiers pas américains dans le domaine de la conquête spatiale, pas ayant parfois pris l'allure de chute dans un escalier.
Remontons tout d'abord en arrière de dix ans : l'heure est au passage de Mach 1, la mythique vitesse du son, qu'aucun appareil n'a encore franchi. Les Etats-unis seront les premiers à dépasser ce mur du son, avec le X-1, piloté par Chuck Yeager en Octobre 1947. Le X1 est alors un appareil issu d'un programme de l'US Air Force, l'armée de l'air américaine. Pendant ce temps, l'US Navy, en collaboration avec la NACA (ancêtre de la NASA), a développé le D-558, appareil ayant franchi le mur du son en 1948. Les deux programmes sont des succès, et chacune des deux armes continue de se tourner le dos. Dix années plus tard, reprenons les même, et recommençons....
Vanguard
A ma gauche, l'US Navy !
A l'origine du lanceur Vanguard, on trouve Viking, fils du V2 allemand, les célèbres missiles conçus par Von Braun. A ceci près, que le Viking a une structure en aluminium (plus léger donc que l'acier), et que la fusée est dirigée, non pas par des déflecteurs latéraux, mais par l'inclinaison du moteur non fixe.
Les fusées Viking seront utilisées pour des sondages atmosphériques de 1947 à 1957, les deux derniers vols rentrant d'ailleurs dans le cadre du programme Vanguard...
Ce fameux Vanguard, est lui même le fils batard du Viking (et donc le petit fils du V2, vous suivez?), puisqu'il utilise comme premier étage le principe de la Viking. Le 2e étage quant à lui est dérivé d'une fusée-sonde Aerobee. Le 3e étage est lui d'une conception nouvelle.
Le programme Vanguard devait prendre tranquillement un régime de croisière, le lancement d'un satellite n'étant prévu qu'au 7e lancement. Mais survient alors le Spoutnik maléfique !
Les soviétiques viennent de réaliser un exploit scientifique, et hors de question que la terre entière se mette à penser que les Etats-unis n'en sont pas capable. Est alors décidé que le 4e lancement serait celui d'une mise en orbite d'un satellite.
Le dit satellite, est une sphère dotée de six antennes et de deux émetteurs. Et l'engin pèse ….. 1,4 kg pour un diamètre, hors antennes, de 15 cm. Rappelons que les américains ont un gros pas de retard en matière de lanceur comparé aux soviétiques, ces derniers ayant conçu un lanceur lourd pour envoyer leurs très lourdes bombes atomique, et donc déjà capable d'envoyer les 500 kg de Spoutnik II.
Tout est alors accéléré, bâclé, et comme on dit : vite fait mal fait.
Et ainsi, le 6 Décembre 1957, et en mondovision...
[youtube]JK6a6Hkp94o[/youtube]
Et boum !!!!!!
Bien évidemment, la presse des pays communistes se moquera sans retenue de cet échec retentissant, et tout cela reprit également par une presse occidentale déchaînée. En remettant dans le contexte, si le silence des soviétiques concernant leurs missions pouvait énerver, l'orgueil américain explosant au ras du sol à la vue de tous ne pouvait que faire sourire.
Ironie de la situation, pendant que la fusée brûle, le satellite est projeté quelques centaines de mètres plus loin, et commence à émettre, intact, et posé au sol.....
Le lancement suivant d'un satellite Vanguard, le 6 Février 1958, ne fera pas mieux, mais avec plus de discrétion....
Alors que 5 jours plus tôt, du côté de l'US Air Force.
Explorer
A ma droite, l'US Air Force.
A l'origine, on trouve le projet Orbiter, conjointement créé par l'US Navy et l'US Army. Mais c'est le projet Vanguard qui sera privilégié, afin de mettre en orbite un satellite artificiel pour l'année géophysique international. Et arrive Spoutnik, et d'un seul coup, le projet Orbiter est déterré, confié à l'US Air Force, et rebaptisé « Explorer ».
En moins de 3 mois, le satellite Explorer I est construit, et le lanceur Jupiter C , conçu par l'équipe de Von Braun, et modifié pour devenir Juno I. Ainsi, on retrouve le concepteur du V2, pour ce lanceur également.
Le satellite, quant à lui, pèse 14 kg, donc un bien plus gros morceau comparé à Vanguard. Près de la moitié de sa masse est constituée de batteries au mercure, ces dernières alimentant : un compteur Geiger permettant de mesurer d'éventuelles radiations ; un microphone pour détecter les vibrations des impacts des micro météorites, secondé dans la même fonction par un détecteur à grille ; et enfin cinq capteurs de température.
Entre temps, durant sa conception, les soviétiques ont envoyé Spoutnik II. Et Vanguard.......
Depuis Cap Canavéral, le 1er Février 1958, le lanceur Juno I décolle, et sans problème lui !
[youtube]QhTJ0dYLYKc[/youtube]
Un beau documentaire avec une mise en scène à l'américaine
Et c'est une réussite !!!
Orbitant entre 358 et 2550 km, Explorer I devient le premier satellite américain tournant autour de notre planète, et rejoint Spoutnik II dans la valse des astres (Spoutnik I ayant décidé de retourner sur Terre, car ça pèle là haut tout de même!).
Les mesures prises par ce satellite, mettront en évidence la présence d'une ceinture de radiations permanente autour de la Terre. Ces données seront exploitées par l'équipe du physicien James Van Allen. Les données seront confirmées par Explorer III, mais la « ceinture de Van Allen » vient d'être découverte !
Explorer I enverra ses données jusqu'au 23 Mai de la même année, et retombera sur terre le 31 Mars 1970.
Mais laissons Jhon, notre ami américain commenter le lancement de ce satellite :
« Yeaaah ! United states are the best, and we f... russians ! » ! Enfin, « the best » ce sera pour plus tard. Mais cela est une autre histoire......
Anecdote : et vanguard alors ? Et bien le 3e lancement fut finalement le bon. Le 17 Mars 1958, un autre satellite se met à tourner autour de la Terre, et il retombe le.... Ah bah non ! Lui se plaît là haut, et après 65 ans, et bien que ses émetteurs aient cessés de fonctionner en 1964, il est actuellement le doyen des satellites artificiels. Mais il doit trouver l'endroit bien encombré maintenant.....
[youtube]oBfhYzvzNhk[/youtube]
Comme vous pouvez l'entendre, ils sont bien content de le voir enfin décoller...
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