Bon, bien que je n'aie jamais été très actif, me voilà de retour pour un petit moment, et avec 2/3 questions sur "'l'actualité" aérospatiale du moment.
J'ai mis le mot entre guillemets parce que ça fait un petit moment que c'est sorti, mais bon...
Murica industries proudly presents THE EMDRIVE :
http://fr.ubergizmo.com/2014/08/01/nasa ... arche.html
Les commentaires (pour la plupart...) sont assez intéressants, notamment ceux de "fluxcapacitor", qui d'une part corrige les erreurs de l'article, et de l'autre, développe de manière assez poussées sur le concept, les méthodes d'expérimentation et ses avancées.
Une centaine de mN, certes, ça paye pas de mine.
Mais comme le montre le commentaire de Zephram, le potentiel en voyage interplanétaire voire stellaire est assez époustouflant :
Sans compter les restrictions d'alimentation inhérentes aux phases de test.le moteur de 9kg produirait 88 mN à partir de 700W de puissance. Si on lui colle un panneau solaire et divers trucs pour alimenter le moteur admettons qu’on arrive à 20 kg. F = ma => a = F/m = 0,088 / 20 = 4.4 mm/s2 d’accélération. Ca parait peu, mais …
… si tu accélères de façon constante :
– en 24h tu atteins 380 m/s
– en 10 jours, 3.8 km/s (pour un micro-satellite déjà en orbite à 7.8 km/s ça lui fait dépasser la vitesse de libération de 11.2 km/s)
– en 200 jours 76 km/s et ça devient l’objet artificiel le plus rapide
bien sur c’est un calcul fait à la va-vite, mais ça donne l’ordre de grandeur de ce qu’on peut attendre d’un tel moteur … si ça marche vraiment.
Bon, on nous vend le machin comme révolutionnaire, mais certains sont encore sceptiques sur d'éventuelles erreurs de mesure, etc... J'attendrais quelques mois de plus pour me prononcer sur la faisabilité du truc, mais en attendant me vient une autre interrogation.
On va pas se mentir, les principales réticences viennent du fait que la "chose" ne semble pas respecter la 3e loi de Newton. C'est même assez paradoxal parce qu'on pense avoir identifié que ça marche, mais on ne sait pas pourquoi (selon les mots mêmes de la NASA). Y'a des explications qui traînent ici et là pour contourner le problème, mais rien de plus...
Et la question (oui, j'y arrive !), c'est prenant l'équation de Tsiolkovski (pour rappel, deltaV = Ve * ln(mi/mf), avec deltaV... bon ok lui on a pas besoin de le présenter, Ve la vitesse d'éjection des gaz propulsifs, mi, la masse initiale (avant poussée, donc) du bousin, et mf la masse finale.
Et là où ça devient marrant, c'est qu'après réflexion, sans pouvoir trop y coller d'explication arithmétique, cette équation se rapproche pas mal du fameux "p=mv" de Newton, parce qu'en somme, on a les mêmes termes, certes agencés différemment.
Quoiqu'il arrive, lien ou pas, le fait qu'il y ait les mêmes termes implique que cette équation tombe à l'eau avec celle de Newton, vu que le dispositif est sensé avoir la même masse avant et après poussée.
Et la question (ben oui, y'a toujours pas eu de "?"), c'est du coup, comment ferait-on dans ces conditions pour planifier un vol avec un tel moteur ?
Je veux dire, c'est un peu tout un pan de l'astronautique "simple" qui s'effondre.
Bon, après, j'imagine qu'en reprenant des équations de mouvement étant beaucoup plus générales, on aurait moyen modéliser tout ça, mais j'aimerais juste être sûr que mon raisonnement tient la route.
Merci de vous être farci mon pavé, bonne soirée !