L’APPROCHE
Reprenons. Nous sommes désormais avec un module, placé en orbite circulaire, par exemple à 200000m. Nous envoyons maintenant un second module ! Au fait, aviez-vous bien placé un port de docking sur le premier ? ^^ Parce que pour des retrouvailles, c’est quand même mieux… Je m’égare.
Faut partir quand ?
D’une manière générale, placez-vous en vue orbitale (Mappemonde, M, tout ça) et placez dès maintenant la cible en tant que telle (clic droit, set as target). Je vous conseille de toujours procéder de la même manière, histoire que cela devienne un automatisme : vous allez partir soit un peu avant le passage au-dessus du KSC, soit après. Mais décidez-vous, et prenez soin qu’il y ait suffisamment de marge, de sorte à ne pas hésiter sur l’issue de l’ascension : vous serez en retard ou en avance, et saurez ou vous placer.
A ce sujet, plus haut ou plus bas ?
Hé bien la vitesse orbitale est d’autant plus importante que l’altitude est basse. Normal, la gravité est plus importante, il faut davantage d’énergie centrifuge pour équilibrer tout ça. Comprenez donc qu’en dessous de la cible, vous la rattraperez, et qu’au-delà, elle vous rattrapera. Partir au bon moment depuis le KSC permet d’éviter de procéder à 42 révolutions autour de Kerbin pour rejoindre la cible…
Maintenant, à quel point faut-il séparer les deux orbites ? Inutile de préciser une valeur spécifique, les orbites pouvant avoir lieu à 100km aussi bien qu’à 2000km. Raisonnons plutôt en pourcentage, je préconise quelque chose comme 15% de différence. En fait, plus la différence sera flagrante plus les deux modules se rattraperont rapidement, la différence de vitesses étant importantes. Mais cela implique également une manœuvre plus lourde par la suite… N’exagérez donc pas.
Des corrections à mener ?
La première, et non des moindre, c’est l’inclinaison, l’angle entre vos deux orbites. Pour en connaitre la valeur, pointez à la souris l’un des curseurs verts. Si y’a plus d’un degré, c’est paaaaaaas bien X) Il faut procéder à un léger redressement. Placer donc un point de manœuvre sur l’une des deux charnières (node vert), et tirez gentiment sur les axes violets et pas un autre. Ajuster à moins de 0.2°, sachant qu’il est quand même sacrément simple de parvenir à 0° et que c’est quand même plus propre ^^ Hop, on s’y rend, et on injecte ce qu’il faut, là où il faut et dans la direction qu’il faut. Au fait, inutile de s’embarrasser à circulariser le second module à la centaine de mètre près ! Tant que ça reste correcte, de toute façon, ce n’est que transitoire, et permet juste assez de différence pour que l’un rattrape l’eau, c’est tout.
Petit point astuce :
- pour les toutes petites manœuvres, comme à partir de maintenant, les injections feront probablement moins de 15 secondes, et souvent moins de 5… La faute à un propulseur trop puissant pour un module trop petit. Dans ce cas, la précision sera désastreuse, lorsque l’on sait qu’il faut presque deux secondes pour atteindre la pleine puissance, ce que ne prévoit pas la manœuvre (sauf affectation de touche…). Dans tous les cas, les ajustements de directions seront délicats, tout autant que la coupure au bon moment des gaz, des erreurs minimes qui pèsent au contraire très lourd dans la précision d’une manœuvre très courte. Il vous suffit donc de multiplier par 4 le temps d’injection, par exemple, en réduisant d’autant la puissance et en n’augmentant qu’au quart. L’équilibre de la manœuvre est préservé, et pratiquement tous les soucis sont réglés d’un coup ! Le temps de montée en puissance devient insignifiant au regard de la durée totale et la jauge diminuera suffisamment lentement pour que vous puissiez mener quelques éventuelles correction en temps réel autour du node bleu de la NavBall.
- Un autre point important et très simple : le tour de Kerbin fait plus de 20 minutes, il me semble, en orbite moyenne type 150-200km. Ainsi, démarrer quelques secondes avant ou terminer quelques secondes après n’a pas de réel impact, et en aura d’autant moins en s’écartant de Kerbin et en parcourant les échelles astronomiques… Cela permet de dire qu’il vaut mieux terminer 3-4 secondes plus tard en suivant bien le node bleu, baissant la puissance à 5% et en parvenant à 0.0 m/s de jauge restante, plutôt que tout faire dans les temps parfait, mais avec 0.5 m/s de trop, de pas assez, ou sur un côté.
L’injection d’approche :
Normalement, maintenant, vous disposez de vos deux modules en orbites, dans deux orbites proches, globalement circulaires, et avec un angle très faible. Nous allons pouvoir nous lancer dans l’approche. Pour cela Warper le temps, à votre guise, afin d’atteindre le moment ou les deux modules sont presque parallèles. La précision n’importe pas vraiment, mais si vous êtes au-dessus, ne vous faites pas dépasser, et vous êtes en dessous, ne dépasser pas votre cible. Déposer un point de manœuvre, en amont sur votre trajectoire, à environ 3 minutes. Si les étapes précédentes ont bien été effectuées, vous n’aurez guère besoin de plus d’une minute de toute façon…
Si vous êtes au-dessus, il vous faut descendre, et tirer sur le node rétrograde c’est-à-dire le vert avec une croix. Procéder à l’inverse si vous êtes en dessous, prograde rond vert. En vue orbitale, bien sûr. Allez-y lentement, et surveillez l’apparition des nodes de proximités (Fuschia et/ou Oranges et/ou Rose). Chacun couple détermine les occasions ou vos deux modules seront les plus proches pendant la révolution à venir, et les survoler à la souris vous permet d’en connaitre la distance de séparation. Il va donc nous falloir ajuster une rencontre à moins d’un kilomètre (prévisionnel). Continuez donc de tirer le prograde ou rétrograde en surveillant les valeurs des couples fuschia/orange/rose, jusqu’à obtenir des valeurs intéressantes. En Zoomant proprement sur le point de rencontre qui vous intéresse le plus (toujours le second, me concernant, fuschia), vous devriez être en mesure d’avoir le visuel de la rencontre. Il vous fait faire pointer les deux au plus proche, et jouez éventuellement avec les curseurs verticaux roses pour finir d’améliorer l’angle. Si visuellement ça semble impeccable, c’est que vous êtes probablement autour de 0.1-0.5 km de différence, et c’est cool
Point astuce :
- Il est plus précis de « pousser » l’un des axes de points de manœuvre plutôt que de tirer l’opposé. Songez-y lorsque vous peaufinez vos distances de séparation !
- J’ai noté, et c’est globalement logique, que la distance est minimale lorsque le node d’angle (le vert là) est au voisinage direct du point de rencontre. Amusez-vous donc à le faire coïncider et notez à quel point il est possible d’approcher sinon même d’atteindre les 0.0m de séparation
Plus qu’à se rendre une nouvelle fois au lieu de manœuvre, et faire preuve d’une sacrée précision en s’aidant notamment des astuces qui précèdent et tout particulièrement l’allongement de la manœuvre en multipliant sa durée. Si vous êtes exemplaires, autant dire que vous gagnerez du temps pour la suite ! Car en effet, une manœuvre prévisionnelle qui aboutit à 0.1 m/s ne sera effective que si vous la réalisez parfaitement, et il n’est pas rare de voir le résultat final être de l’ordre du kilomètre sinon davantage. Mais vous êtes soigneux, n’est-ce pas ?
Tant que vous ne dépassez pas 1.5 km, ce n’est pas bien dramatique. Et même davantage, tout est toujours récupérable mais vous pouvez songer à l’éventualité de réaliser un second point de manœuvre sur votre trajectoire, afin d’affiner tout cela.
Le rétrofreinage
Lorsque vous êtes enfin satisfait de la valeur finale et résultante de distance de séparation effective (bourrine c’te phrase…), placez un dernier point de manœuvre à l’endroit exact de la rencontre, et tirez n’importe quel axe, rapidement. Cela va vous permettre de visualiser le temps restant avant la rencontre, tout simplement. Warpez le temps jusqu’à vous retrouver à quelques 3-4 minutes de l’objectif. Passez en vue « Vaisseau » si ce n’était pas encore le cas, et orienter votre module de sorte à présenter les propulseurs vers la cible. Plus concrètement, assurez-vous d’être en mode Target (clic sur l’affichage vitesse de la NavBall), et orientez-vous full rétrograde, rond vert avec la croix. Si tout a bien été effectué jusqu’ici, ce pointeur rétrograde est également à peu près confondu avec une croix Rose assez grosse. Cela signifie précisément qu’à l’heure actuelle, vous vous dirigez vers votre cible, mais avec une certaine vitesse qu’il va falloir quand même réduire un peu… Parce que faut pas déconner, le module d’en face on veut l’embrasser, lui raconter les potins de la surface de Kerbin, et pas juste taper le Check en passant à toute vitesse !
Il va donc falloir casser cette vitesse relative et tenter de l’annuler, pas trop tard car on ne veut pas dépasser la cible, mais pas trop tôt non plus car on veut quand même la rejoindre et pas lui faire coucou de 500m. En général, il ne faut guère plus des quelques secondes pleines puissances pour annuler la vitesse, ce qui permet en théorie d’attendre le dernier moment à quelques centaine de mètre. Mais on se connait, la précipitation, toussa toussa… Mieux vaut être progressif et assurer (et pour les gros modules, pas le choix). Cela va même vous permettre quelque chose de magique : changer les 500m résiduels prévus en retrouvailles chaleureuses directement ! En effet, en laissant filer le temps, vous noterez que l’alignement Rose / Vert sur la NavBall tend à perdre de sa superbe… Et visuellement à l’écran, vous notez en effet que vous allez passer à côté de la cible. C’était prévu en même temps ! Mais plutôt que d’opérer comme dans la majorité des tutos disponibles en annulant la vitesse complétement et en repartant vers la cible, on va cumuler l’ensemble et effectuer un contrôle continu très simple et efficace. Plutôt que de mettre les gaz sur le rétrograde précisément, vous allez vous placer à l’opposé du Rose par le Vert. Vous me suivez ? Si j’ai mon Rose en croix à gauche du Vert en croix, je pointe mon module à droit du Vert en croix. Et j’accélère modérément… Au début, pas grand-chose, mais lorsque la vitesse relative se trouve réduite en deçà de 30 m/s, vous voyez le node Vert glisser et se rapprocher du Rose ! Et si vous prenez le temps de jeter un œil à l’écran, vous vous voyez en train de corriger naturellement le décalage que vous auriez dû avoir… Si ça c’est pas beau ! Nous avons donc réduit notre vitesse et corriger dans le même temps notre vecteur de déplacement. Suffit de garder la tête froide maintenant, de toujours repousser en douceur le vert vers le rose et de freiner au fur et à mesure jusqu’à réduire la vitesse à 1 m/s en arrivant à 150m de la cible
Point astuce :
- Ne démarrez pas trop tôt votre freinage correctif… Toute impulsion vient contrecarrer la précision de la manœuvre que vous avez effectuée. Si vous ralentissez à 8km en tentant déjà de corriger le déplacement, vous perdez de vue que vous évoluez en orbite, et que les pointeurs NabBall vous affiche des orientations « à vol d’oiseau (de l’espace) », en tendant une corde intérieure en quelque sorte. Vous n’évoluez en linéaire qu’au voisinage très restreint, typiquement en deçà des deux km. Là, vous pouvez estimer qu’une poussée dans un sens vous amène effectivement globalement dans ce sens.
- N’oubliez pas non plus que les infos précédentes sont vrais pour des modules courants, mais qu’un 36 tonnes propulsé par un mononucléaire devant annuler 100 m/s de vitesse relative devra mener une décélération nettement plus longue, parfois presque une minute pour les extrêmes ! Dans ce cas, oui pas le choix, faut commencer à décélérer « trop tôt », en prenant soin de faire glisser le vert dans le rose.
LE DOCKING
Haaaaa ! On est tout proche, on voit l’affreux orange des réservoirs ! La lumière verte acide des batteries ! Il est franchement temps de se préoccuper de ne pas entrer en collision, puisque toutes nos corrections nous amènent un croisement « franc » ^^ Puisque nous sommes à environ 1 m/s de vitesse relative, on abandonne le moteur principal, et on renverse le module en prograde, le nez vers la cible. Et là… On active les RCS !! Mwaaahaha. D’ailleurs on en profite directement pour passer la vitesse à 0.5 m/s en translatant vers l’arrière. Ha oui, prérequis essentiel au docking : avoir paramétré ses touches dans les settings ! Les débuts ne seront pas évidents, mais on s’y fait vite. La translation s’effectue en gardant le SAS verrouillé, et permet comme son nom l’indique de se déplacer selon les 3 dimensions sans altérer (ou si peu) l’orientation générale. On commence donc par les utiliser pour freiner, par translation arrière.
Wéééé on y est presque !
Mais trop ! Par contre si ce n’était pas déjà fait à toutes les étapes importantes du vol, on use et abuse du « QuickSave » avec la touche [F5], qui nous permettra de revenir à quelque chose de saint en cas d’erreur fatale. N’est-ce pas ? Les panneaux photovoltaïques sont pas donnés, il serait dommage de les exploser au cours d’une manœuvre un peu trop appuyée. En cas de pépin, on oublie pas et on panique pas : on presse sur [F9] pendant quelques secondes et on soupire un coup. Et surtout pas F5 !! Bref, nous reprenons. Actuellement nous avançons lentement et surement vers la cible. Appuyez sur la touche [v] de votre clavier, pour basculer entres les différents modes de caméra, et arrêtez-vous sur le mode Chase, qui est une caméra « de poursuite ». Tournez à la souris la vue, jusqu’à vous situer globalement à l’arrière de votre module, presque dans son axe. Cette vue va vous permettre de bouger en même temps que le module et de ne pas perdre votre référentiel (c’est si vite arrivé…). Testez le en appuyant sur la touche qui fait pivoter le module sur lui-même, par exemple : la caméra suit le mouvement et bascule, de sorte que ce qui était le « haut » reste le « haut ». Du coup, vous allez pouvoir maintenant naviguer à vue.
La négociation finale :
Patienter sagement ou warpez avec précaution, mais parvenez à 50m de la cible. De là, ou d’un peu plus près, vous devriez appréhender la géométrie générale des lieux et savoir où vous souhaitez vous diriger en particulier. Ralentissez encore un peu, autour de 0.2-0.3 m/s, et commencer à vous orienter et vous déplacer correctement, en bénissant la vue Chase. Un peu de translation à gauche en visuel, un peu en bas… On ajuste l’orientation pour que ça corresponde à ce qu’on veut, on surveille la vitesse d’approche et la distance… D’assez près, on peut même voir le dock récepteur ! Un clic droit dessus vous permettra de le désigner en tant que cible précise, et désormais les indicateurs Rose de la NavBall lui correspondent. Ce qui signifie qu’un rond vert dans un rond rose implique un déplacement droit dedans, pile ce qu’on veut ! Encore faut-il que l’alignement soit correct. Disons plutôt excellent parce qu’ici, on déconne pas. Pour cela approchez-vous encore et encore, jusqu’à estimer que vous pouvez corriger à vue l’alignement global. Tournez la caméra, jouez avec les axes, et avec parcimonie (Le premier qui me demande si c’est ma cousine…). Quand ça le fait, on reprend l’avance, à 0.2 m/s, et cette fois du vert dans du rose implique que ça se passe très bien ^^ On se dirige droit dedans, lentement, et avec l’alignement. On profite des quelques mètres restants pour peaufiner tout ça, un peu d’orientation pour l’alignement, un peu de translation pour arriver bien au centre… La NavBall est aussi importante que le visuel avec ses nodes. Vert à gauche du Rose ? Un peu de translation à droite. Et elle, ne tient pas compte du référentiel et ne vous trompera jamais. Avant le touché final, à 1 petit mètre en visuel, on réduit à 0.1 m/s voir moins, en s’assurant de quand même avancer. Et dans la mesure du possible, un petit F5 avant, on sait jamais par les temps qui courre, ma bonn’ Dame.
Et puis… Ben je crois qu’on y est nan ? Le magnétisme opère, la magie aussi, l’excitation est à son comble et… le changement soudain de caméra nous informe que l’opération est réussie. Fwaaaah