[TUTO] Mise en orbite, approche et docking.

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[TUTO] Mise en orbite, approche et docking.

Message par Dakitess » 28 août 2013, 12:42

Je me propose de vastement corriger et agrémenter ce que j’ai pu dire dans mon tuto Docking.

Je garderai peu ou prou les mêmes éléments, avec une structure un peu plus lisible, progressive. Les éléments de corrections sont issue de mon expérience de jeu enrichie depuis la fois précédente, et je conserve comme objectif principal de faire comprendre le pourquoi du comment avec quelques exemples que j’espère intuitif et surtout sans prérequis. Mais commençons dès maintenant, avec une très courte introduction :

Le docking va permettre à deux modules de se rejoindre et de s’assembler. Cette opération nécessite des conditions stables et reproductibles, si bien que nous la menons en orbite, circulaire tant que cela est possible. Une première partie sera donc consacrée à la mise en orbite d’un module, et la second à la phase de docking à proprement parlé.
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Re: [TUTO] Mise en orbite, approche et docking.

Message par Dakitess » 28 août 2013, 12:43

Edit : Avec la 1.0, les choses vont potentiellement grandement changer, donc attention, si la logique reste à priori la même, quelques petites choses choses peuvent être sensiblement différentes dans les valeurs :p

MISE EN ORBITE

Edit : Pour la partie décollage et mise en orbite, la première partie de ce tuto est tout à fait obsolète même si elle proposant déjà de bonnes pistes. Désormais, rendez-vous au lien suivant pour maitriser le Gravity Turn !

https://kerbalspacechallenge.fr/2019/01 ... vity-turn/

Je laisse néanmoins la première partie ci-dessous sur la mise en orbite, par historique ^^


Pour mettre en orbite un module, il fait lui livrer suffisamment de vitesse tangentielle pour que l’énergie centrifuge résultante soit égale à la force de pesanteur à une altitude donnée. Mais si vous savez : quand vous tournez, en voiture, vous vous sentez éjecté vers l'extérieur de la courbe. Ben là, c'est pareil ;) Cela nous permet de comprendre que quel que soit la masse du module, la vitesse à atteindre sera identique. Autour de 150000m, elle flirte avec les 2120 m/s de mémoire, dans le référentiel orbital. En effet, par rapport à la surface, cette valeur se voit modifiée puisque Kerbin elle-même est en rotation sur son propre axe.

Par l'Est, c'est bien ça ?

C’est d’ailleurs le premier point à aborder : une mise en orbite s’effectue toujours par l’Est, de sorte à bénéficier de l’énergie de rotation que nous livre en permanence Kerbin. Dans l’autre sens, il faudrait commencer par annuler cette vitesse initiale, avant de commencer à engranger ces fameux mètres / secondes. D’ailleurs, pour le constater par sois même, il suffit de prendre n’importe quelle bonne fusée, de verrouiller le SAS au lancement et de monter à la verticale parfaite, en changeant juste le référentiel vitesse (là ou est écrit « surface » au départ). Au bout de quelques dizaines de secondes, vous verrez le curseur de direction prograde se déplacer vers la droite de la NavBall, sous l’effet de cette rotation que Kerbin nous imprime dès le départ. Cela est également visible en vue Mappemonde [M], avec la forme parabolique de la trajectoire de vol calculée, et non parfaitement verticale.

EDIT : Rien n'empêche de partir par l'Ouest pour réaliser une orbite en contra-rotation, ou par l'un des pôles. J'évoquais ici l'orbite la plus simple et la moins coûteuse, celle que l'on privilégie souvent pour une station. Libre à vous de faire différemment, tant que vous saurez reproduire le chemin parcouru pour les autres modules ;)

Mécékenkonpenche ?

Le second point, c’est le profil d’orientation à suivre, au cours de la montée. Si l’on montre à la verticale, la vitesse orbitale initiale ne saurait suffire à réaliser quelque chose de convaincant. Il faut donc progressivement incliner le nez vers l’Est au cours de la montée, afin d’accumuler un début de vitesse tangentielle. D’expérience, il me semble que le profil à suivre change selon la charge utile, la puissance des étages, etc. Je ne prétends donc pas détenir la vérité vraie, mais quelque chose qui pour ma part fonctionne correctement. D’une manière générale, je trouve que l’on « ressent » une phase à perte dans l’ascension. Cela se matérialise pour moi lorsque la fusée dérape sur l’air, c’est-à-dire lorsque son vecteur prograde n’est pas dans l’alignement de sa poussée. Le cas typique, c’est quand un étage secondaire est mal dimensionné et peine en puissance, avec pour résultat que l’on doit cabrer la fusée pour maintenir un peu d’altitude alors que la pratique voudrait que l’on ait atteint le profil tangentiel, parallèle à la surface…

En pratique :

Dans l’ensemble, il faut réaliser une montée propre où le nez tend systématiquement à suivre le vecteur prograde. La fusée perce l’air, et jamais ne glisse. Comme cela n’est réalisable qu’après calcul, il faut faire des concessions. Les paramètres qui entrent en jeux sont la gravité, contre laquelle il faut s’extraire le plus rapidement possible (montée verticale) mais également les frottements de l’air, pendant la phase atmosphérique. Je procède donc de la manière suivante :

- Montée verticale jusqu’à 8000-12000m en évitant de dépasser 250 m/s. Cette phase est la plus dense de l’atmosphère, et une vitesse excessive revient à imposer des frottements d’air contre-productif. Au-delà, on fonce… S’il est nécessaire de réduire la puissance des propulseurs, soit. Mais cela signifie une chose : il était possible de concevoir un premier étage moins puissant, très souvent moins lourd, mais également plus efficace. Les moteurs les plus puissants sont en général ceux à l’ISP la moins bonne, mais nous y reviendrons…

- Autour de 8000-12000m, on oriente « à droite » (si le trait orange est bien en bas de la NavBall), côté mer, plein Est. J’incline en général entre 15 et 25° et je maintiens jusqu’à environ 30000m. Dans la mesure du possible, je fais cela de manière progressive plutôt que par palier, mais quelques lancements lourds et à la géométrie approximative sont peu tolérants ;)

- Autour de 30000m, j’oriente à 45-60°, soit mi-parcours entre la verticalité et l’horizontalité. Cette étape permet de bien dessiner la parabole, qui va croître dans les deux directions. Même remarque, quelque chose de continu entre les deux étapes est préférable, mais bon…

- Je laisse monter l’apogée (l’indicateur bleu de la plus haute altitude, sur la parabole en vue Mappemonde [M]) jusqu’à environ 80000m et à partir de ce moment-là, en général, je bascule ce qu’il reste de la fusée complètement à l’horizontal, full tangentiel. A cette étape, ma fusée est en générale sortie des 55000 et les frottements résiduels sont négligeables. Je laisse surveille alors en vue Mappemonde l’altitude de l’apogée, et continue jusqu’à ce qu’elle atteigne le seuil souhaité, type 200000m. Pendant tout ce temps-là, le nez étant à l’horizontal, le fusée à énormément gagnée en vitesse tangentielle.

Pourquoi cette méthode plutôt que le classique "45° jusqu’à la bonne apogée puis burn à au sommet de la parabole full prograde" ? Hé bien parce que cela me permet d’utiliser l’étage en cours de manière continue, de lui faire faire l’essentiel du travail, au point généralement de faire apparaître le périgée de l’autre côté. Dès lors, je sais que mon tout dernier étage, de circularisation, n’aura pas grand effort à fournir, ni en terme de temps, ni en terme de puissance. Un simple Poodle et son réservoir suffisent à toutes mes charges, et sont parfait pour les manœuvres. En règle générale, je découple donc l’étage intermédiaire lorsque l’apogée souhaitée est atteinte, ne générant ainsi pas de débris. Le Poodle restant est équipé d’un Pod pour le retour.

Tout cela me parait avantageux par rapport à la montée classique à 45°, défavorable sur deux points :

- La parabole obtenue demeure normalement assez « serrée », il reste donc une grosse et "longue" injection de circularisation, ce qui signifie qu’une partie du burn à lieu pendant la descente, et constitue une certaine perte à compenser en plus d'un manque de précision.

- Rien ne dit que l’étage en cours sera suffisant en termes de carburant pour compléter la circularisation ! Il faut alors découpler, et poursuivre avec un propulseur soudain moins puissant, qui fout en l’air la prédiction par manœuvre, ou occasionne quelques soucis soudain pour finir l’étape (typiquement devoir redresser le nez pour compenser la perte en puissance…)

Là, pas de souci, on exploite l’étage en cours jusqu’au bout, sans interruption, et on lui fait faire le maximum de travail. On connait ses capacités, pas de surprise, et on laisse juste de quoi faire au dernier étage, en sachant pertinemment que l’orbite est pratiquement déjà formée et ne posera pas problème. Un rapide burn avec ce dernier étage, pour que l’ordinateur de bord puisse réaliser ses prédictions, et on pose un point de manœuvre à l’apogée. On élargie en tirant le l’axe vert prograde, et on obtient le montant de propulsion à livrer, généralement quelques centaines de m/s tout au plus…

Les difficultés qui peuvent être rencontrés :

- Si l’un des étages n’est pas assez puissant pour suivre ce profil (12000 - 30000 - …), vous pouvez le décaler, est commencer chaque étape plus tard. En effet, plus nous montons, moins la gravité est oppressante, et moins l’atmosphère est dense. Le Gravity-Turn de 45° à 30000m impossible devient alors viable à 50000m, par exemple. Il faut s’imaginer que dans la mesure du possible, on mettrait la fusée à 45 degrés dès 5000m, histoire de vite gagner en tangence tout en rejoignant une altitude souhaitée… Mais cela nécessiterait de une trop grande puissance, qui se traduit par une vitesse excessive dans les couches atmosphériques denses, et une perte énorme en efficacité. Tout est affaire de compromis.

EDIT : Comme le mentionne SpaceX dans les commentaires, dans l'idéal la trajectoire observée de profil devrait ressembler à une courbe de type logarithme népérien : fortement verticale au début, un transition d'angle assez courte et fortement horizontale sur la fin.

En appliquant ces quelques règles de bon sens, vous devriez pouvoir amener n'importe quelle charge utile, à n'importe quelle altitude. Dans la mesure de vos compétences en Launcher, naturellement ;)

EDIT, un an plus tard : je viens renforcer un point, le profil idéal semble bel et bien celui qui permet d'avoir le nez en permanence dans la prograde (rond vert). Ça implique pas mal de choses complexes... Et simples à la fois. Il faut déclencher un début de rotation reproductible, comme 5-10 degrés, à une altitude qui dépend du TWR de chaque étage. Du coup, grâce à cette petite orientation la fusée va commencer son gravity turn e douceur... Tout en montant grâce à ses propulseurs. Il vous faut suivre la chute, inexorable, sans chercher à la redresser en cabrant le nez : c'est naturel et cette gravité qui vous fait pencher n'est pas qu'un ennemi.

Et la, l'objectif serait que la prograde et le nez de votre fusée soit à l'horizontale pile à l'altitude cible! Ce qui est illusoire. Vous tenterez donc juste d'approcher cette tendance.

Cette technique est expliquée et mise en application dans le tuto dédié : viewtopic.php?f=10&t=3317#p36086
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Re: [TUTO] Mise en orbite, approche et docking.

Message par Dakitess » 28 août 2013, 12:43

L’APPROCHE

Reprenons. Nous sommes désormais avec un module, placé en orbite circulaire, par exemple à 200000m. Nous envoyons maintenant un second module ! Au fait, aviez-vous bien placé un port de docking sur le premier ? ^^ Parce que pour des retrouvailles, c’est quand même mieux… Je m’égare.

Faut partir quand ?

D’une manière générale, placez-vous en vue orbitale (Mappemonde, M, tout ça) et placez dès maintenant la cible en tant que telle (clic droit, set as target). Je vous conseille de toujours procéder de la même manière, histoire que cela devienne un automatisme : vous allez partir soit un peu avant le passage au-dessus du KSC, soit après. Mais décidez-vous, et prenez soin qu’il y ait suffisamment de marge, de sorte à ne pas hésiter sur l’issue de l’ascension : vous serez en retard ou en avance, et saurez ou vous placer.

A ce sujet, plus haut ou plus bas ?

Hé bien la vitesse orbitale est d’autant plus importante que l’altitude est basse. Normal, la gravité est plus importante, il faut davantage d’énergie centrifuge pour équilibrer tout ça. Comprenez donc qu’en dessous de la cible, vous la rattraperez, et qu’au-delà, elle vous rattrapera. Partir au bon moment depuis le KSC permet d’éviter de procéder à 42 révolutions autour de Kerbin pour rejoindre la cible…
Maintenant, à quel point faut-il séparer les deux orbites ? Inutile de préciser une valeur spécifique, les orbites pouvant avoir lieu à 100km aussi bien qu’à 2000km. Raisonnons plutôt en pourcentage, je préconise quelque chose comme 15% de différence. En fait, plus la différence sera flagrante plus les deux modules se rattraperont rapidement, la différence de vitesses étant importantes. Mais cela implique également une manœuvre plus lourde par la suite… N’exagérez donc pas.

Des corrections à mener ?

La première, et non des moindre, c’est l’inclinaison, l’angle entre vos deux orbites. Pour en connaitre la valeur, pointez à la souris l’un des curseurs verts. Si y’a plus d’un degré, c’est paaaaaaas bien X) Il faut procéder à un léger redressement. Placer donc un point de manœuvre sur l’une des deux charnières (node vert), et tirez gentiment sur les axes violets et pas un autre. Ajuster à moins de 0.2°, sachant qu’il est quand même sacrément simple de parvenir à 0° et que c’est quand même plus propre ^^ Hop, on s’y rend, et on injecte ce qu’il faut, là où il faut et dans la direction qu’il faut. Au fait, inutile de s’embarrasser à circulariser le second module à la centaine de mètre près ! Tant que ça reste correcte, de toute façon, ce n’est que transitoire, et permet juste assez de différence pour que l’un rattrape l’eau, c’est tout.

Petit point astuce :

- pour les toutes petites manœuvres, comme à partir de maintenant, les injections feront probablement moins de 15 secondes, et souvent moins de 5… La faute à un propulseur trop puissant pour un module trop petit. Dans ce cas, la précision sera désastreuse, lorsque l’on sait qu’il faut presque deux secondes pour atteindre la pleine puissance, ce que ne prévoit pas la manœuvre (sauf affectation de touche…). Dans tous les cas, les ajustements de directions seront délicats, tout autant que la coupure au bon moment des gaz, des erreurs minimes qui pèsent au contraire très lourd dans la précision d’une manœuvre très courte. Il vous suffit donc de multiplier par 4 le temps d’injection, par exemple, en réduisant d’autant la puissance et en n’augmentant qu’au quart. L’équilibre de la manœuvre est préservé, et pratiquement tous les soucis sont réglés d’un coup ! Le temps de montée en puissance devient insignifiant au regard de la durée totale et la jauge diminuera suffisamment lentement pour que vous puissiez mener quelques éventuelles correction en temps réel autour du node bleu de la NavBall.

- Un autre point important et très simple : le tour de Kerbin fait plus de 20 minutes, il me semble, en orbite moyenne type 150-200km. Ainsi, démarrer quelques secondes avant ou terminer quelques secondes après n’a pas de réel impact, et en aura d’autant moins en s’écartant de Kerbin et en parcourant les échelles astronomiques… Cela permet de dire qu’il vaut mieux terminer 3-4 secondes plus tard en suivant bien le node bleu, baissant la puissance à 5% et en parvenant à 0.0 m/s de jauge restante, plutôt que tout faire dans les temps parfait, mais avec 0.5 m/s de trop, de pas assez, ou sur un côté.

L’injection d’approche :

Normalement, maintenant, vous disposez de vos deux modules en orbites, dans deux orbites proches, globalement circulaires, et avec un angle très faible. Nous allons pouvoir nous lancer dans l’approche. Pour cela Warper le temps, à votre guise, afin d’atteindre le moment ou les deux modules sont presque parallèles. La précision n’importe pas vraiment, mais si vous êtes au-dessus, ne vous faites pas dépasser, et vous êtes en dessous, ne dépasser pas votre cible. Déposer un point de manœuvre, en amont sur votre trajectoire, à environ 3 minutes. Si les étapes précédentes ont bien été effectuées, vous n’aurez guère besoin de plus d’une minute de toute façon…

Si vous êtes au-dessus, il vous faut descendre, et tirer sur le node rétrograde c’est-à-dire le vert avec une croix. Procéder à l’inverse si vous êtes en dessous, prograde rond vert. En vue orbitale, bien sûr. Allez-y lentement, et surveillez l’apparition des nodes de proximités (Fuschia et/ou Oranges et/ou Rose). Chacun couple détermine les occasions ou vos deux modules seront les plus proches pendant la révolution à venir, et les survoler à la souris vous permet d’en connaitre la distance de séparation. Il va donc nous falloir ajuster une rencontre à moins d’un kilomètre (prévisionnel). Continuez donc de tirer le prograde ou rétrograde en surveillant les valeurs des couples fuschia/orange/rose, jusqu’à obtenir des valeurs intéressantes. En Zoomant proprement sur le point de rencontre qui vous intéresse le plus (toujours le second, me concernant, fuschia), vous devriez être en mesure d’avoir le visuel de la rencontre. Il vous fait faire pointer les deux au plus proche, et jouez éventuellement avec les curseurs verticaux roses pour finir d’améliorer l’angle. Si visuellement ça semble impeccable, c’est que vous êtes probablement autour de 0.1-0.5 km de différence, et c’est cool ;)

Point astuce :

- Il est plus précis de « pousser » l’un des axes de points de manœuvre plutôt que de tirer l’opposé. Songez-y lorsque vous peaufinez vos distances de séparation !

- J’ai noté, et c’est globalement logique, que la distance est minimale lorsque le node d’angle (le vert là) est au voisinage direct du point de rencontre. Amusez-vous donc à le faire coïncider et notez à quel point il est possible d’approcher sinon même d’atteindre les 0.0m de séparation 

Plus qu’à se rendre une nouvelle fois au lieu de manœuvre, et faire preuve d’une sacrée précision en s’aidant notamment des astuces qui précèdent et tout particulièrement l’allongement de la manœuvre en multipliant sa durée. Si vous êtes exemplaires, autant dire que vous gagnerez du temps pour la suite ! Car en effet, une manœuvre prévisionnelle qui aboutit à 0.1 m/s ne sera effective que si vous la réalisez parfaitement, et il n’est pas rare de voir le résultat final être de l’ordre du kilomètre sinon davantage. Mais vous êtes soigneux, n’est-ce pas ? :D Tant que vous ne dépassez pas 1.5 km, ce n’est pas bien dramatique. Et même davantage, tout est toujours récupérable mais vous pouvez songer à l’éventualité de réaliser un second point de manœuvre sur votre trajectoire, afin d’affiner tout cela.

Le rétrofreinage

Lorsque vous êtes enfin satisfait de la valeur finale et résultante de distance de séparation effective (bourrine c’te phrase…), placez un dernier point de manœuvre à l’endroit exact de la rencontre, et tirez n’importe quel axe, rapidement. Cela va vous permettre de visualiser le temps restant avant la rencontre, tout simplement. Warpez le temps jusqu’à vous retrouver à quelques 3-4 minutes de l’objectif. Passez en vue « Vaisseau » si ce n’était pas encore le cas, et orienter votre module de sorte à présenter les propulseurs vers la cible. Plus concrètement, assurez-vous d’être en mode Target (clic sur l’affichage vitesse de la NavBall), et orientez-vous full rétrograde, rond vert avec la croix. Si tout a bien été effectué jusqu’ici, ce pointeur rétrograde est également à peu près confondu avec une croix Rose assez grosse. Cela signifie précisément qu’à l’heure actuelle, vous vous dirigez vers votre cible, mais avec une certaine vitesse qu’il va falloir quand même réduire un peu… Parce que faut pas déconner, le module d’en face on veut l’embrasser, lui raconter les potins de la surface de Kerbin, et pas juste taper le Check en passant à toute vitesse !

Il va donc falloir casser cette vitesse relative et tenter de l’annuler, pas trop tard car on ne veut pas dépasser la cible, mais pas trop tôt non plus car on veut quand même la rejoindre et pas lui faire coucou de 500m. En général, il ne faut guère plus des quelques secondes pleines puissances pour annuler la vitesse, ce qui permet en théorie d’attendre le dernier moment à quelques centaine de mètre. Mais on se connait, la précipitation, toussa toussa… Mieux vaut être progressif et assurer (et pour les gros modules, pas le choix). Cela va même vous permettre quelque chose de magique : changer les 500m résiduels prévus en retrouvailles chaleureuses directement ! En effet, en laissant filer le temps, vous noterez que l’alignement Rose / Vert sur la NavBall tend à perdre de sa superbe… Et visuellement à l’écran, vous notez en effet que vous allez passer à côté de la cible. C’était prévu en même temps ! Mais plutôt que d’opérer comme dans la majorité des tutos disponibles en annulant la vitesse complétement et en repartant vers la cible, on va cumuler l’ensemble et effectuer un contrôle continu très simple et efficace. Plutôt que de mettre les gaz sur le rétrograde précisément, vous allez vous placer à l’opposé du Rose par le Vert. Vous me suivez ? Si j’ai mon Rose en croix à gauche du Vert en croix, je pointe mon module à droit du Vert en croix. Et j’accélère modérément… Au début, pas grand-chose, mais lorsque la vitesse relative se trouve réduite en deçà de 30 m/s, vous voyez le node Vert glisser et se rapprocher du Rose ! Et si vous prenez le temps de jeter un œil à l’écran, vous vous voyez en train de corriger naturellement le décalage que vous auriez dû avoir… Si ça c’est pas beau ! Nous avons donc réduit notre vitesse et corriger dans le même temps notre vecteur de déplacement. Suffit de garder la tête froide maintenant, de toujours repousser en douceur le vert vers le rose et de freiner au fur et à mesure jusqu’à réduire la vitesse à 1 m/s en arrivant à 150m de la cible

Point astuce :

- Ne démarrez pas trop tôt votre freinage correctif… Toute impulsion vient contrecarrer la précision de la manœuvre que vous avez effectuée. Si vous ralentissez à 8km en tentant déjà de corriger le déplacement, vous perdez de vue que vous évoluez en orbite, et que les pointeurs NabBall vous affiche des orientations « à vol d’oiseau (de l’espace) », en tendant une corde intérieure en quelque sorte. Vous n’évoluez en linéaire qu’au voisinage très restreint, typiquement en deçà des deux km. Là, vous pouvez estimer qu’une poussée dans un sens vous amène effectivement globalement dans ce sens.

- N’oubliez pas non plus que les infos précédentes sont vrais pour des modules courants, mais qu’un 36 tonnes propulsé par un mononucléaire devant annuler 100 m/s de vitesse relative devra mener une décélération nettement plus longue, parfois presque une minute pour les extrêmes ! Dans ce cas, oui pas le choix, faut commencer à décélérer « trop tôt », en prenant soin de faire glisser le vert dans le rose.


LE DOCKING

Haaaaa ! On est tout proche, on voit l’affreux orange des réservoirs ! La lumière verte acide des batteries ! Il est franchement temps de se préoccuper de ne pas entrer en collision, puisque toutes nos corrections nous amènent un croisement « franc » ^^ Puisque nous sommes à environ 1 m/s de vitesse relative, on abandonne le moteur principal, et on renverse le module en prograde, le nez vers la cible. Et là… On active les RCS !! Mwaaahaha. D’ailleurs on en profite directement pour passer la vitesse à 0.5 m/s en translatant vers l’arrière. Ha oui, prérequis essentiel au docking : avoir paramétré ses touches dans les settings ! Les débuts ne seront pas évidents, mais on s’y fait vite. La translation s’effectue en gardant le SAS verrouillé, et permet comme son nom l’indique de se déplacer selon les 3 dimensions sans altérer (ou si peu) l’orientation générale. On commence donc par les utiliser pour freiner, par translation arrière.

Wéééé on y est presque !

Mais trop ! Par contre si ce n’était pas déjà fait à toutes les étapes importantes du vol, on use et abuse du « QuickSave » avec la touche [F5], qui nous permettra de revenir à quelque chose de saint en cas d’erreur fatale. N’est-ce pas ? Les panneaux photovoltaïques sont pas donnés, il serait dommage de les exploser au cours d’une manœuvre un peu trop appuyée. En cas de pépin, on oublie pas et on panique pas : on presse sur [F9] pendant quelques secondes et on soupire un coup. Et surtout pas F5 !! Bref, nous reprenons. Actuellement nous avançons lentement et surement vers la cible. Appuyez sur la touche [v] de votre clavier, pour basculer entres les différents modes de caméra, et arrêtez-vous sur le mode Chase, qui est une caméra « de poursuite ». Tournez à la souris la vue, jusqu’à vous situer globalement à l’arrière de votre module, presque dans son axe. Cette vue va vous permettre de bouger en même temps que le module et de ne pas perdre votre référentiel (c’est si vite arrivé…). Testez le en appuyant sur la touche qui fait pivoter le module sur lui-même, par exemple : la caméra suit le mouvement et bascule, de sorte que ce qui était le « haut » reste le « haut ». Du coup, vous allez pouvoir maintenant naviguer à vue.

La négociation finale :

Patienter sagement ou warpez avec précaution, mais parvenez à 50m de la cible. De là, ou d’un peu plus près, vous devriez appréhender la géométrie générale des lieux et savoir où vous souhaitez vous diriger en particulier. Ralentissez encore un peu, autour de 0.2-0.3 m/s, et commencer à vous orienter et vous déplacer correctement, en bénissant la vue Chase. Un peu de translation à gauche en visuel, un peu en bas… On ajuste l’orientation pour que ça corresponde à ce qu’on veut, on surveille la vitesse d’approche et la distance… D’assez près, on peut même voir le dock récepteur ! Un clic droit dessus vous permettra de le désigner en tant que cible précise, et désormais les indicateurs Rose de la NavBall lui correspondent. Ce qui signifie qu’un rond vert dans un rond rose implique un déplacement droit dedans, pile ce qu’on veut ! Encore faut-il que l’alignement soit correct. Disons plutôt excellent parce qu’ici, on déconne pas. Pour cela approchez-vous encore et encore, jusqu’à estimer que vous pouvez corriger à vue l’alignement global. Tournez la caméra, jouez avec les axes, et avec parcimonie (Le premier qui me demande si c’est ma cousine…). Quand ça le fait, on reprend l’avance, à 0.2 m/s, et cette fois du vert dans du rose implique que ça se passe très bien ^^ On se dirige droit dedans, lentement, et avec l’alignement. On profite des quelques mètres restants pour peaufiner tout ça, un peu d’orientation pour l’alignement, un peu de translation pour arriver bien au centre… La NavBall est aussi importante que le visuel avec ses nodes. Vert à gauche du Rose ? Un peu de translation à droite. Et elle, ne tient pas compte du référentiel et ne vous trompera jamais. Avant le touché final, à 1 petit mètre en visuel, on réduit à 0.1 m/s voir moins, en s’assurant de quand même avancer. Et dans la mesure du possible, un petit F5 avant, on sait jamais par les temps qui courre, ma bonn’ Dame.

Et puis… Ben je crois qu’on y est nan ? Le magnétisme opère, la magie aussi, l’excitation est à son comble et… le changement soudain de caméra nous informe que l’opération est réussie. Fwaaaah :D
Dernière modification par Dakitess le 28 août 2013, 22:10, modifié 2 fois.
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Message par yexank » 28 août 2013, 14:23

Tuto intéressant, cependant je ne suis pas d'accord sur l'altitude où il faut commencer à tourner. Je ne retrouve plus le lien mais il y a un calcul qui à était fait, et qui prouve que la meilleur altitude est entre 8.000m et 10.000m, soit bien avant. Personnellement je commence à tourner tout doucement vers 8.500m.

Sinon je pense qu'un titre en gras avant le début de chaque chapitre aiderais à se repérer dans la lecture, parce que si on perd la ligne là c'est pas facile à retrouver, et du coups ça réduit pas mal la lisibilité. Mise à par ça ça me semble parfait :D
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Re: [TUTO] Mise en orbite, approche et docking.

Message par Dakitess » 28 août 2013, 16:57

Mouaip, il doit y avoir un profil idéal, mais par expérience, je n'arrive pas obtenir une belle courbe sans "dérapage" lorsque je tourne trop tôt. Et c'est logique, la fusée étant démunie de surface d'appui, plus on tourne tôt, plus on se soumet rapidement au glissement. Il faut pour éviter cela pratiquer un gravity turn progressif en permanence, ce qui est difficilement jouable sur KSP. Mais pour rebondir, en effet je décale un petit peu au départ, un petit intermédiaire comme toi autour de 8000m, à hauteur de 10° je pense.

Merci au passage, j'essaierai de glisser des titres, oki ^^
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Re: [TUTO] Mise en orbite, approche et docking.

Message par chacha » 28 août 2013, 17:11

Ce tuto va m'aider, c'est sûr.

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Re: [TUTO] Mise en orbite, approche et docking.

Message par Spacex » 28 août 2013, 17:24

En théorie il faut commencer le gravity turn dés le début. Le profil doit ressemble à un logarithme en gros.

En pratique on commence à 10-12000 mètres bien sûr car plus simple.

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Re: [TUTO] Mise en orbite, approche et docking.

Message par Dakitess » 28 août 2013, 17:47

Yep, t'as raison une sorte logarithme, c'est le terme. Finalement c'est au peu près ce que je fais, à la réflexion, je passe assez rapidement sur toute la phase 35-70°, juste de quoi faire de la transition, pour passer l'essentiel en quasi vertical au début, puis une grande partie à 80-90°.
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Re: [TUTO] Mise en orbite, approche et docking.

Message par Dakitess » 28 août 2013, 22:11

Le post réservé est dorénavant édité, et contient l'Approche et le Docking :)

EDIT : les deux post à contenus sont sujet à modification, pour l'ajout d'illustrations et de comparaisons "intuitives" que je n'ai pas encore pris soin d'ajouter. Juste de quoi mieux cerner si besoin est, quelques grandes règles de comportement au sein du jeu mais également valable IRL pour la plupart.
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Re: [TUTO] Mise en orbite, approche et docking.

Message par oliezekat » 28 août 2013, 23:09

N'activez surtout pas l'autopilot de MechJeb de Rendez-vous si votre cible a une orbite fortement elliptique.

En effet, le plugin se base sur une orbite d'attente circulaire située 50km au dessus de l'apogée de la cible. Ce qui provoque un énorme gachi de carburant quand elle est elliptique comme ma station spatiale (80 x 500km).

Alors que en manuel c'est très facile à gérer ;
1/ Mon vaisseau ce met en orbite circulaire sur le même plan (l'inclinaison) que la station à une altitude égale à la périgée de la station.
Nb: MechJeb arrive parfois à ce stade à proposer une manoeuvre "efficace" de transfert de Hohmann. Sinon, redemandez lui après plusieurs révolutions.
2/ J'attends que la station me rattrape et quelle soit encore derrière moi, distante de 50-100km, quand on est tout les deux à sa périgée.
3/ Je fais ma poussée, depuis la périgée de la station, pour avoir une apogée 10km en dessous de la sienne.
4/ Je cherche un point de manœuvre pour obtenir un bon point d'intersection (tout en faisant correspondre parfaitement nos orbites).

Par contre, l'autopilot de MechJeb pour faire l'ascension directement avec la bonne inclinaison, et au bon moment, est très pratique et économique. Choisissez la station comme cible avant le décollage, MechJeb affichera les options de décollage associées à un rendez-vous sur une orbite avec inclinaison.
"Next time a man lands on the moon,
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